lundi 30 novembre 2009

Qui aurait cru ... ?




... une boule de sang dans le cerveau ... dans l'attente d'une arthérographie ...pas de sport...pas de mouvement brusque ... des médicaments qui vous rappellent tout ca ... voilà ou j'en suis ...

Se résorbe t-il? est-il déjà résorbé? Je ne sais pas si mon hématome disparait ... j'attends ...

Voilà comment tout a basculé (en relativisant à ce jour) ce jeudi 12 Novembre et débuté 4 jours avant :

Match de rugby, après avoir recu un premier coup à la nuque ce dimanche 08 Novembre après 5minutes de jeu ou les tensions de chacun étaient palpables, je me sens déjà K.O. Mais doit on baisser les bras face à l'ambition de chacun de gagner ce challenge, ce fameux match si attentu pour certains ? Non jamais ... Je joue; notre défense est impeccable, je mets même un essai sur un ballon que jean Marie me donne quelques minutes avant la mi-temps.
Le match se déroule et là encore, un dur plaquage; mon vis a vis retombe sur moi, ma tete heurte encore le sol au même endroit, la nuque... je me sens encore KO ... Mi temps: je préfère céder ma place pour le restant du match, je me sens faible. Pas le droit de tricher. Nous remportons 26 à 0 ce qui devait etre notre "correction".

Lundi 9 Novembre : première perte de mémoire, je suis au travail, angoissé, fatigué, étrange.il fait gris. Ca dure tout la journée, comme un espèce de perte de repère temporel: une mémoire flash, plus de notion de passé ni de futur. juste ce présent si rapide de quelques minutes. Ma vision est brouillée, sombre, confuse. Je mets ca sur le coup de la fatigue et du mal de tête qui s'est greffé.

Mardi 10 Novembre : Réveillé en pleine nuit par un violent mal de crane comme un éclair qui vient transpercé l'os de votre crane, je me sens ce même matin, toujours fatigué, je comprend bien que mon choc de dimanche a engendré cette douleur. La journée se passe avec quelques pertes de mémoire encore, toujours cet espace temps qui disparait. ma vue semble correcte.
Parfois elle s'assombrie 2,3 fois dans la journée. c'est l'automne ...

Je contacte mon médecin traitant pour lui indiquer mon mal de crane qui me semble étranger a ceux que je connais par mon travail (informatique). Je lui explique ma chute au rugby, les coups.
Il me prescrit un scanner à passer aux urgences de Pellegrin.Je lui dit que j'ai oublié mon chéquier et que je repasserai le regler plus tard. Je pars de suite avec mon scooter 125Cm3. J'arrive la bas il est 18h15. Maximun 10 personnes me précédent .Les formalités passées, 20 minutes plus tard, j'explique à l'externe etudiante mes pertes de mémoires ma vue les chocs etc. Le médecin urgentiste responsable arrive également et effectue son analyse : un coup de lampe dans les yeux, un grigri avec ses mains pour savoir si je les vois et deviner combien y a de doigt: ok, non le scanner prescrit par mon médécin n'est pas urgent, mon état ne présente pas d'urgence mai un scanner pourra eventullement etre passé en externe...

Bon étonné quand même que la prescription de mon médecin soit refusée, je rentre en scooter arrivé à ma résidence, je me retrouve... chez mon voisin .... comment et pourquoi ? aucune idée, perte de mémoire. Ma vue est sombre.ma mémoire arrétée, mes pensées angoissées. Et à ce moment présent, j'angoisse, je sais que j'ai bien quelque chose, que le diagnostic n'a pas été fait sérieusement à pellegrin. Je rentre chez moi un peu sonné par ce qui vient de se produire. je suis bouche-bée quelques instants, apeurée je l'avoues que j'explique pas cette perte de mémoire, un mauvais reve peut etre ?

Le soir meme des amis passent pour une raclette, quelques pertes de mémoires perdurent, on joue aux cartes, l'ordre de celles-ci, marqué sur une feuille en papier tenue dans ma main gauche et les cartes dans la main droite, me semble incompréhensible, je ne sais pas quoi jouer, quoi faire, j'ai ...honte...je n'arrive pas à comprendre, ma tête me lache, je devient comme perdu, incompris, mais je ne dis rien malgré les rires des autres... je sais que quelque chose en moi me ronge, mais quoi ... ?J'ai l'impression de devenir fou .


Mercredi 11 Novembre : je me reveille a 15h30. etonnant moi qui dort jamais, je suis toujours mais moins fatigué, je passe le restant de la journée devant quelques films alternant canapé et lit. Aucun symptome prononcé. Je me sens rassuré finalement. Dois-je aller a mon entrainement de rugby ce soir ? j'hesite car comme a mon habitude j'iame y aller meme febrile , l'intensité de l'entrainement me fera transpirer, eliminer les toxines et évacuera ce mal de tete . Il pleut, il fait gris, je me résigne à rester couché, la fatigue a le dessus. Qu'il advienne, j'irai vendredi pour jouer ce week end.

Jeudi 12 Novembre : Toujours cette sensation d'etre dans le gaz, étrange quand même, mais ca va quand même mieux, ma glandouille de la veille m'a finalement fait récupéré, j'en suis ravi . J'autocomplimente du choix de n'etre pas aller m'entrainer.
Vers 11h, je dois recuperer un papier dans une annexe de la mairie, je me leve, sors du batiment et la une sensation étrange, tout devient sombre, le temps s'arrete je marche, mes pensées perdues, mon cerveau comme embué, je regarde les gens qui passent, lentement, puis j'observe comme au ralenti la vie devant moi. des questions surgissent d'un coup, mais je fais quoi ici ? je dois aller ou chercher ce fameux papier ? Dois je vraiment travailler aujourdhui ? La je comprend que ca ne va pas, je suis perdu, perdu dans ma ville , egaré dans ma tete, mes pensées emmurées, que se passe t -il ? pourtant on m'a bien dit mardi que je ne présentais aucun signe urgent et ...

Je m'allume une cigarette reflexe surement machinal, à la premiere inhalation c'est comme si ma vision sortait d'un brouillard dense et loin , il s'approche a pleine vitesse et disparait d'un coup. Ca y est je vois clair, mon cerveau refonctionne. Alléluia, je suis sauvé. "Incroyable, le tabac m'a sauvé" ai-je pensé amusement un sourire aux levres".

La journée passe je décide d'appeler mon médécin pour régler la consultation de mardi. Je l'informe que selon le médecin urgentiste je ne presentais aucun signe d'urgence etc, je lui montre le papier que celui m'a remis. Mon médécin sembre tres stupéfait, et me demande finalement de rester pour le voir en consultation. Il m'oscule, constate que ma pupille gauche ne reagit pas normalement, je lui redecris mes aventures depuis 2 jours. Il contacte l'hopital militaire Robert Picqué pour prendre rdv pour passer un scanner. J'ai rendez vous immédiatement. Je me présente avec mon scooter sur place, il fait deja nuit il est 18 heures passées.L'endroit est glauque, sombre, de long corridor. pas un bruit ... une seul personne , une dame est assise sur le banc devant moi. je patiente.

Une heure apres enfin, un médecin vient me chercher accompagner d'une infirmière ,me place sur un fauteuil roulant et m'emmene direction la salle du scanner. Sur les quelques metres de trajets, je précise avec humour que je suis totalement en état de marcher queje viens seuelemnt pour passer un scanner et que je repars ensuite .je suis étonné que l'on prenne soin de suite de mon état. Etrange...
C'est la premiere fois que je passe un scanner, on me place sur un espece de lit metalique, c'est froid, avec une courveture de plomb pour les rayons je crois. L'endroit est sombre, un peu comme dans ces films americains ou les néons clignotent et les scapelles sont dressés dans des boites en fers. Je ne me sens pas rassuré du tout je l'avoue maintenant. Après, 10 minutes de scanner, le médécin sort de sa bulle en verre, ouvre la porte et me dis : "-effectivemement, vous avez bien quelque chose, il y a comme un hématome au cerveau, 3cm de sang ..."

A ce moment là, si au préalable j'ai pu connaitre les arrets temporels, là au contraire, c'est l'accélaration totale, je suis propulsé à 2000 km/h, mes penseés fusent, disparaissent, ou suis-je? des mots resonnent ... "sang dans le cerveau" ... "c'est très grave" ... mais c'est une blague j'essaye de me le convaincre tout seul sur cette table froide.
- "non mais de toute facon je vais rentrer chez moi car je suis en scooter et puis personne ne sait que je suis là et je dois rentrer chez moi ".

Le médecin et l'infirmière me regardent étrangement ou peut etre est-ce moi qui a ce moment présent, n'arrive plus a rien analyser.
Tout va très vite, trop vite surement. je ne comprend pas pourquoi tant d'agitation. mon coeur frappe fort, ma gorge est serrée, j'ai froid.

En quelques secondes je me retrouve perfusé, avec un calmant et vétu d'une espèce de chemise de nuit blanche à poids bleus, le morceau de tissu que vous voyez dans ni'mporte quel film ou les hospitalisés portent ca . Le docteur me demande de rester calme, de me reposer, de ne pas faire de geste brusque pour ma tete.
-"Pourquoi?"Je me sens bien .L'infirmiere et le docteur tente de me rassurer et me disent que je vais surement passer la nuit en observation .
-"Heu, je travaille demain matin, vous pensez me libérer vers quelle heure à peu près ..."?Les deux personnes me regardent et m'expliquent que ce que j'ai est très grave et que je n'irai pas travailler demain. J'ai toujours froid.
Je décide d'appeler mes parents car je comprend vite que je ne rentrerai pas ce soir. Ma seule préoccupation sur l'instant est de venir recuperer mon scooter que j'ai garé ... je n'arrive plus a me souvenir ... meme plus si j'ai mis un cadenas.... je n'arrive pas à réfléchir ...
Mes parents arrivent, étonnés surement, j'essaye en vain de tourner la situation vers quelque chose de tragicomique : "oui c'est juste par précaution, car j'ia un petit bleu a la tete ...". Surement qu'ils avaient déjà compris la gravité de la situation. J'essaye d'avoir des informations sur ce qui se passe réellement car à part avoir du sang dans le cerveau je ne sais rien. on m'emmene en ambulance en salle d'observzation de Pellegrin ou je passerai un deuxieme scanner avec injection pour savoir ou plutot verifier que l'oedeme est bien fermé et qu'une hémoragie ne soit pas en cours. Plutot rassurant d'entendre ca ? non a vrai dire pas du tout, je comprend a ce moment là moi aussi l'importance de toute cettte agitation. Je pense à ce médecin deux jours plutot pour qui je ne presentais aucune symptomes urgent, aucune signe, alors qu'aujourdhui tout va si vite ... et si j'etais parti a mon entrainement la veille ? Mes pertes de mémoires etaient bien réelles , je ne suis pas fou ... je suis finalement quelque part soulagé mais si troublé par le reste.
Me voila en ambulance allongé comme un légume perfusé, j'arrive au salle d'urgence derriere l'accueil, je me rend compte que je vais peut etre croiser les urgentistes de mardi soir, ceux pour qui mon etat n'avait rien d'inquietant...
Ironie de la situation meme je suis pris en charge par l'hopital, je suis loin d'etre rassuré d'etre osculté ou entendu par les urgentistes. Peur d'etre ecouté par des etudiants qui me diront que rien n'est grave, qu'un simple topalgic fera l'affaire. Non, Je suis emmené en salle d'observation dans un box, seul, la lumiere est eblouissante, les allées venues des infirmier(es) est incessante. La prise de tension , la temperature, le rythme cardiaque, les questions pour savoir si j'ai mal quelque part ... j'entend certainement a coté de moi dans l'autre box quelqu'un gémir, je ne supporte pas cet endroit. c'est glauque, blanc et froid.

Je réfléchis sur tout ca c'est allé si vite, quelque heures encore je sortais du travail et me voila transformé, allongé ... c'est dingue. J'attends . A 1 heure du matin, nous sommes le vendredi 13..., me revoila parti galoper sur mon brancard pour passer une deuxieme scanner, on est trois allongé dans une petite salle, on attend. La dame a coté de moi a une minerve, elle a les yeux ouverts. l'autre plus loin dort deja, immobile sur sa plaque en alu froide.Youpi me revoila parti sur mes 4roulettes direction le scanner avec cette fameuse couverture en plomb. On me fait une injection dans la perfusion, un gout apre s'empare de mon palais et en une fraction de seconde ma vessie se rechauffe d'un coup. Etrange. Mais je me dis que de tout facon je ne suis plus a ca pret . Voila c'est donc confirmé apparement l'oedeme de 3cm2 serait bien fermé. 3cm ca fait un cochonnet de pétanque. Voila j'ai ca de sang en boule dans l'occiput(au niveau de la nuque) .Mais alors ca veut dire quoi finalement tout ca, on va m'enlever le sang, ca va partir tout seul, je sors demain , ca va eclater pendant la nuit ? Bref toutes les questions sont confuses.

Pendant toute la nuit je songe a tout ca, finalement je songe plus au fait que je suis passé a deux doigts, sensation vraiment etrange que je n'arriverai pas a la decrire.
Pas la peur de mourir, non car je me suis préparé cette nuit la sous les lueurs glacées de ces néons et au milieu des gemissements a tout ca. Oui etrange a dire c'est sur mais pourtant si vrai ... on fait le bilan de beaucoup de chose finalement sur soi les autres etc. Je me dis quand meme je suis jeune pour y aller, mais bon de tout facon, quoiqu'il advienne je suis quand meme pret et que ca sera inévitable alors autant affronter son destin.
Plus tard dans la nuit je demande a un infirmiere si je peux avoir un coussin pour ma tete, elle me donnera gentiment une housse de coussin dans laquelle elle y glissera une couverture, ca fera l'affaire.

Le lendemain matin je me reveille j'ai du dormir 2h30 peut etre dans la nuit car les gemissements les bruits les internes qui parlent entre eux comme si ils etaient seuls , rien ne peut vous faire dormir.Vous somnolez. J'attend je me regarde, j'ai toujours ma perfusion cette goute eternelle qui tombe dans la poche au dessus de moi. Je porte toujours ce meme haut blanc a poids bleus. Je suis toujours là dans ce cauchemar.Milieu d'apres midi on passe me voir m'informe qu'on préfére me garder encore pour faire des compléments d'analyse etc et qu'on va me placer en chambr au service de neurochirurgie.
Pas de quoi vous rassurer finalement.En neuro ..quoi ? chirurgie! Pourquoi chirurgie ? comme opération chirurgical? On va me faire quoi ? c'est du délire ! A cet instant c'est comme si vous etes deconnecté de lma réalité, vous n'etes plus qu'un petit objet confié au personneldu corps medical.
Bref, de toute facon a ce moment même je suis fatigué épuisé de cette nuit de tout cet enchainement.Et puis je ne suis pas au travail, j'ai des fichiers a realiser pour mes collegues etc. Que vont ils penser ?
Me voila reparti en amulance direction, le service de neuro, je ne suis pas seul dans la chambre, un denommé Said est deja là. Monsieur discret, pas un bruit rien. j'arrive, cool il y a la télé, enfin je vais revenir au monde réel. de suite je demande qu'on me la mette en marche. Voila j'ai certainement passé le pire j'attend demain pour passer un IRM pour voir plus en détail cet hematome.Je fais connaissance le reste de la journée avec mon collegue de chambrée, qui s'avère etre étonnament humain , il m'explique ce qui lui est arrivé lui aussi , si rapidement. Le soir, spectateur, je regarde le match de rugby de l'equipe de france, resistant tant bien que mal au effet si euphorisant de morphine glissé dans ma perfusion.Je peste seul contre l'infirmiere: -elle savait bien que je voulais voir le match!"

Après cette nuit parfaite de sommeil reveillé à 6h pour les médicaments et 8h pour le petit dejeuner, me revoila parti sur mon skateboard geant direction l'irm.N'en ayant jamais passé, l'infirmiere m'explique que c'est a peu pres comme le scanner, un peu plus bruyant et u peu plus long. "Un peu plus long ..."résonne dans ma tête, oui ca a duré 35 minutes coincé dans un tube a peine plus large que vos epaules avec un bruit de marteau piqueur (on avait pris soin de me donner des boules quies).c'est infrernal d'etre là.

J'attend les resultats. Rien, ca ne sera finalement que Lundi matin que mon professeur passera m'informer et me confirmer que mon hematome devrait se resoudre et que par mes 28 printemps on realisera dans un mois une arthérographie afin de verifier qu'aucune lésion complementaire ne subsite à l'hématome.

En attendant, trois jours passent, pendant lesquel je me rend compte au combien l'être humain dans sa détresse n'est que réduit à n'etre rien d'autre qu'un Homme dans son plus simple élement. Pas de niveau social, pas de race, pas de couleur, pas de sexe, non rien de tout ca, juste une angoisse, un sentiment glacé qui hante chacun d'entre nous l'appréhension de ne plus être ce que l'on était.

Au final, voila un mois d'arret total pour le travail, sans rien faire, disons comme emmuré. moi qui suis si actif. Pas de déplacement en voiture pas de conduite. Pas d'apéro. pas de sport pendant deux mois. Un quotidien effacé temporairement. Qui ne tient pas en place qui a tant besoin d'avoir un exutoire pour liberer et canaliser mon energie. Et ce fameux médicament preventif pour les crises d'eppilepsie le temps de la convalescence, a prendre deux fois par jour. Ce simple petit cachet blanc qui vous rappelle que vous avez quelque chose d'etranger en vous.

Les premiers jours je me repose. Puis plus les jours passent, plus on attend en vain ce dernier examen, celui qui vous donnera la suite de l'aventure, mais pour l'instant vous etes en sursis, dehors il fait gris, il pleut, tout est froid...j'attends.

Pour ceux qui liront ce passage, ce n'est pas pour clamer une quelconque forme d'héroisme d'avoir vecu ce petit passage dans une vie car apres tout,ces quelques jours ca représente quoi ? et puis ai je le droit de comparer cela aux autre souffrances endurés par les autres concéreux, sidaique ou autre malade ? Non!
Mais ces lignes sont là justement pour me libérer de tout ca, pour eviter de revivre a chaque fois que l'on me questionne, ces moments comme un film qui passe depuis le premier instant, le moindre détail, qui assombrit mes penséeset qui me rappelle au combien j'ai eu de la chance de ne pas avoir de séquelle ni rien. Ou encore mieux à ceux qui oseront me demander par ironie si mes vacances se sont bien passées.

Et Pour ca, je préfère tourner la page et continuer mon petit bonhomme de chemin, reprendre mon travail au plus vite, et surtout ... le sport!

Carpe Diem .